RDC/Grève des enseignants : "on ne mange pas de patriotisme car ventre affamé n'a point d'oreille", Noël Tshiani à Judith Suminwa
Election-netOct. 13, 2024Lire l'original
Judith Suminwa Tuluka et Noël Tshiani Muandiamvita
Lors d'un entretien avec la presse, dans le cadre des 100 jours de son gouvernement, la première ministre, Judith Suminwa, a appelé les enseignants grévistes à faire preuve de patriotisme et à reprendre les cours.« Je pense qu'une certaine dose de patriotisme est importante pour ne pas laisser nos enfants à l'abandon et leur permettre au moins d'aller à l'école », a lancé la cheffe de l'exécutif provincial aux enseignants grévistes.
Réagissant à cet appel du premier ministre, l'ancien candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani Muandiamvita a dit être « très préoccupé que le patriotisme soit l'unique solution proposée par le Premier Ministre aux enseignants grévistes afin qu'ils reprennent le travail" .Pour ce professeur des Universités, "l'appel au patriotisme est important, mais on ne mange pas de patriotisme car ventre affamé n'a point d'oreille".
Appel à une solution durableNoël Tshiani Muandiamvita démontre le chiffre à l'appui que le salaire actuel des enseignants est dérisoire et appelle la cheffe de l'exécutif national à trouver une solution durable à leur grève.
"Le salaire moyen d'un enseignant est de 406.000 Francs le mois (soit 145$), ce qui est très insuffisant pour nouer les deux bouts du mois. Il faut donc trouver une solution durable aux revendications des enseignants qui sont légitimes et qui sont solubles car tout est question du pouvoir d'achat promis par le Chef de l'Etat", écrit Noël Tshiani sur X.
Enfin, il demande au premier ministre de mobiliser son gouvernement pour déterminer pour toutes les catégories socioprofessionnelles le salaire minimum garanti réaliste qui tienne compte du coût de la vie. "Si on ne peut pas avoir un minimum garanti réaliste en un seul coup, on peut programmer cela au fil du temps mais de façon concertée avec les groupes socioprofessionnels concernés. Pendant ce temps d'attente, les gros salaires doivent être réajustés à la Baisse pour générer des épargnes qui pourront permettre de relever les petits salaires dans l'entre-temps. Il nous faut donc trouver une justice sociale équilibrée Et il faut donc que le patriotisme s'applique à tout le monde pour baisser les tensions sociales, il faut prêcher. par l'exemplarité. C'est ça être un bon patriote", renchérit-il.
Pour rappel, les enseignants des écoles publiques du pays sont obligatoirement en grève depuis le 02 septembre 2024, date de la rentrée scolaire. Ils exigent du gouvernement congolais le paiement d'un salaire de 500 dollars américains.